Vie Administrative et Politique La place de Marcq

Autour de l'église Saint-Vincent, la place constituait avant 1769, une enclave de Tournaisis au sein du Royaume de France.
Entre la partie suburbaine de Lille et les seigneuries laïques s’étendait un vaste territoire correspondant à une partie actuelle du Bourg, du Pont, des Hautes-Loges, du Plouich et de Rouges-Barres autour de la rivière et des marais. Ils appartenaient peut-être à l’origine au domaine comtal mais ce qui est sûr, c’est que du XIe au XIIIe siècle, la majeure partie de ces terres furent données par leurs propriétaires à des établissements religieux, dès 1066, à la Collégiale Saint-Pierre de Lille, au prieuré de Fives, puis au XIIIe siècle aux grandes fondations comtales que sont les abbayes de Marquette (surtout au Pont, au Bourg et aux Hautes-Loges) et de Flines (le Barœul), sans oublier Loos puis quelques hôpitaux lillois.
Tel est le paysage administratif à Marcq-en-Barœul jusqu’à la Révolution. Les petites seigneuries furent vite rachetées par les grandes familles bourgeoises de Lille, ainsi celle de la Rianderie qui appartenait à la famille de Croix devint la propriété d’un Hollandais enrichi lors des conquêtes de Louis XIV : Jacques Diedeman, dont l’héritier Albert fut nommé Marquis de la Rianderie en 1779 par Louis XVI.
Seule la famille de Croix du Petit-Wasquehal sut se maintenir, devenant même seigneur de Marcq-en-Barœul au XVIIe siècle. Elle avait pour siège le Château Rouge, reconstruit à la même époque. Sa dernière descendante, la Marquise de Beauffremez, légua à sa mort en 1774 ses biens aux pauvres de Marcq-en-Barœul.
Il reste à dire un mot pour terminer cette évocation du morcellement de Marcq-en-Barœul, d’une particularité que l’on retrouvait dans d’autres villes, comme Wazemmes ou Mons en Barœul. Il s’agit des enclaves, des portions de territoire relevant d’autres principautés. Le nord de la commune, le Ghesles, dépendait en partie de l’Empire mais la plus célèbre reste la place de Marcq avec l’église et les estaminets. Ce petit territoire jusqu’en 1769 appartenait au Tournaisis. C’était une véritable zone franche où le tabac et les boissons étaient nettement moins chers que Lille, d’où le succès remporté. Un traité entre l’Autriche et la France supprima “ces petits paradis fiscaux”.
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