Nadine Ottelard : « j’élèverai mon fils »
Certains êtres défient le temps, les obstacles et les peines. Ils gardent l’espoir, la rage de vivre, de transmettre ce que la vie a de plus beau. Nadine Ottelard fait partie de cette « élite » qui, délibérément, transcende la douleur en élévation. Lire « J’élèverai mon fils » revient à partager l’intimité d’un fils, trop tôt disparu, et de sa mère, sans mélancolie ni tristesse. Un récit lumineux.
Qui élève l’autre ? La mère ou l’enfant ? Les deux se font grandir. Quand le destin tranche brutalement la ligne de vie, une part de soi meurt. Mais Nadine Ottelard ne l’envisage pas ainsi. Sa part de l’autre, de Julien, son fils, continue à vibrer, à travers Hugo, son petit-fils et sa fille Mélanie. Son amour, sa révolte, elle les raconte dans son livre écrit avec Julien, parti à l’âge de 34 ans, 5 mois et une semaine, d’un cancer foudroyant du poumon.
Deux messages : une révolte et une revanche à travers la transmission.
Cet écrivain - ex-professeur de lettres à Lille, spécialiste du théâtre à la faculté de Valenciennes, formatrice et conseillère pédagogique, conférencière – fait passer deux messages essentiels.
Le premier est un cri de colère envers ces médecins qui se prennent pour Dieu « Sans que nous ayons un quelconque soupçon de maladie, le spécialiste a annoncé à Julien, de façon déshumanisée, un dernier trimestre à vivre. Mon fils a voulu rester propriétaire de son existence et s’est battu pendant 30 mois ! ».
Le second message exprime une rage de vivre et de transmettre le meilleur. « Si j’ai élevé Julien, il m’a élevée au niveau spirituel et forcée à me dépasser. Je suis enseignante. J’ai adoré éveiller l’esprit de mes élèves. L’amitié, l’amour, rire, m’amuser, m’adonner à ma passion de la lecture et de l’écriture sont des cadeaux d’autant plus précieux qu’ils sont fugaces ».
Les mots, pour servir et aller plus loin.
Femme de caractère sous une vraie douceur, elle écarte les « imbéciles » et affectionne les personnes « bien élevées » au sens propre comme au sens figuré. Si elles ne le sont pas encore, elle tente au moins de les « enseigner ».
« J’élèverai mon fils ». The Book Edition. En librairie.
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