Clotilde Fraile : « Là où on sème, les étoiles brillent », un hymne à la maternité.
Le fascicule de Clotilde Fraile, d’une vingtaine de pages lui a pris trois années. Chaque mot a été pesé, vécu. Alors qu’elle vit une existence confortable, avec un mari aimant, une adorable petite fille, Clothilde est confrontée à des grossesses successives qui n’aboutissent pas. Le mal d’enfant se fait cruellement sentir ainsi qu’une immense solitude face à une totale impuissance.
Ce témoignage fort pose de nombreuses questions : quelle est la normalité, faut-il être mère pour s’épanouir, si les hommes pouvaient enfanter peut-on penser que le problème de l’infertilité serait plus vite réglé ? Ce sont aussi des révoltes que nous confie Clothilde « Quand les hôpitaux vont-ils se décider à créer deux salles d’attente distinctes. Une pour les mamans qui vont bientôt accoucher normalement et une autre pour celles qui subissent une fausse couche ».
Cette jeune Marcquoise a eu besoin d’écrire sa souffrance. Chaque femme y rencontre une sœur d’âme. Il ne s’agit pas cependant d’un requiem. La belle écriture de Clothilde est empreinte d’amour et de poésie quand elle évoque son enfant « Des yeux clairs pétillants et ardents comme deux croissants de lune ensoleillés, un petit bout de nez comme un pain d’épice à croquer, de jolies lèvres crayonnées comme un album à colorier, des cheveux aux boucles souples frétillantes comme un dessin animé… ».
Tout simplement, alors que Clothilde enveloppe sa fille qui a sept ans aujourd’hui, d’un cocon de tendresse, elle condamne le terme « d’enfant unique » mal employé pour les mamans dites primipares. Chaque enfant est unique. Et quand on en désire d’autres, cette expression souligne une absence tellement intime et cruelle qu’elle en devient, bien évidemment, incommensurable.
Collection PourPanser. Téléchargeable sur le site : www.pourpenser.fr